Être le peuple qu’Allah aime : Réflexion sur Sourate Muhammad (47:38)

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Le Coran nous rappelle sans cesse que l’honneur d’être croyant n’est pas un acquis mais une responsabilité. Sourate Muhammad S47 V38 Dans la Sourate Muhammad (47:38), Allah avertit les croyants : « Et si vous vous détournez, Il vous remplacera par un autre peuple qui ne sera pas comme vous. » Ce verset est une invitation à examiner notre foi et notre rapport aux valeurs spirituelles. Être musulman ne consiste pas seulement à porter une identité mais à vivre une foi authentique : mépriser ce qu’Allah méprise, aimer ce qu’Allah aime et se détacher de l’illusion du matérialisme. Contexte de la révélation La Sourate Muhammad fut révélée à Médine, à une époque où les musulmans avaient besoin de s’unir et de soutenir la cause de l’Islam, notamment par leurs biens et leur engagement. Certains compagnons se montraient généreux, prêts à dépenser dans le sentier d’Allah. Mais d’autres, influencés par l’avarice, hésitaient ou refusaient de contribuer. Sourate 47 verset 38 1. La foi comme responsa...

LES DIFFÉRENTS NOMS DE LA SOURATE AL-FÂTIHA ET LEUR SIGNIFICATION

La sourate Al-Fâtiha (الفاتحة), première sourate du Coran, est sans doute la plus récitée et la plus mémorisée par les musulmans. 

Obligatoire dans chaque unité de prière (rakaat), elle est surnommée la clé du Coran car elle ouvre le Livre sacré et introduit son message.

Sourate Al-Fâtiha - سورة الفاتحة 

Dans le chapitre précédent, nous avons présenté les sept commentaires principaux liés à cette sourate, tels qu’expliqués par les exégètes classiques.

Ce nouvel article prolonge cette réflexion en s’appuyant sur le tafsîr d’Al-Qurtubî, grand savant andalou du XIIIᵉ siècle, qui a recensé douze noms pour la sourate Al-Fâtiha.

Pourquoi ces noms sont importants

Chaque nom de la sourate Al-Fâtiha reflète un aspect unique de sa signification, de sa fonction spirituelle et de son rôle dans la vie du croyant. Ces appellations permettent de mieux saisir la richesse linguistique et théologique de cette sourate essentielle.

Les douze noms selon l’imam Al-Qurtubî :

Dans son exégèse, l’imam Al-Qurtubî mentionne douze appellations, parmi lesquelles :

(1er) : As-Salât

Comme l’a dit Allah, exalté soit-Il : « J’ai partagé As-Salât entre Moi et Mon serviteur en deux parties égales » 

(Muslim, hadith qudsy 398, Tome 2 p9).

Ici, As-Salât signifie la sourate Al-Fâtiha. 

(2e) : Al-Hamd (La Louange) 

car elle contient la mention de la louange, tout comme on dit : Sourate Al-A‘râf, Al-Anfâl, At-Tawba et autres...

(3e) : Fâtihatoul-Kitâb (L’Ouverture du Livre)

Sans divergence entre les savants. Elle est appelée ainsi car la récitation du Coran commence par elle oralement, l’écriture du Coran dans le mous-haf commence par elle graphiquement et les prières s’ouvrent par elle.

(4e) : Oummoul-Kitâb (La Mère du Livre) 

Pour ce nom, il y a divergence : la majorité des savants l’autorisent mais Anas, Al-Hassan et Ibn Sîrîn le réprouvaient. 

Al-Hassan disait : « La Mère du Livre, c’est le licite et l’illicite », comme Allah a dit : « C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses... » (Coran 3:7). 

Quant à Anas et Ibn Sîrîn, ils disaient : « La Mère du Livre est le nom de la Tablette Préservée (Al-Lawh al-Mahfûz) », comme Allah a dit : « Il est auprès de Nous, dans l'écriture Mère … » (Coran 43:4).

(5e) : Oummoul-Qur’ân (la Mère du Coran)

Les savants ont divergé à ce sujet : la majorité l’a permis, tandis qu’Anas et Ibn Sîrîn l’ont désapprouvé. Mais les hadiths authentiques contredisent ces deux avis.

At-Tirmidhî rapporte d’après Abû Hurayra que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Al-hamdu li-Llâh est la Mère du Coran, la Mère du Livre et les sept versets répétés. »

At-Tirmidhî a dit : (Hadith bon et authentique).

Dans al-Bukhârî, il est dit : Elle est appelée “Oummoul-Kitâb” (la Mère du Livre) car on commence par l’écrire dans les feuillets du Coran et on commence par la réciter dans la prière.

Yahyâ ibn Ya‘mar a dit : Oummoul-Qurâ, c’est La Mecque ; Oum Khurâsân, c’est Merv ; Oummoul-Qur’ân, c’est la sourate al-Hamd (al-Fâtiha).

Il a été dit : elle est appelée Oummoul-Qur’ân car elle est le début du Livre et contient en elle tous les savoirs du Coran. De même, La Mecque est appelée Oummoul-Qurâ (la Mère des cités) car elle fut la première terre créée et à partir d’elle la terre a été étendue.

De là vient aussi le mot mère (oum) : car elle est l’origine de la descendance, tout comme la terre est appelée mère, selon le poète Oumayya ibn Abî aṣ-Ṣalt :

{La terre est notre refuge et fut notre mère, c’est là que sont nos tombes et là que nous naissons.}

On appelle également mère l’étendard de guerre, car il est en tête et l’armée le suit. L’origine du mot oum est oummah et il se met au pluriel en oummahât, comme dans la parole d’Allâh : « vos mères ».

(6e) : al-Maçânî (les versets répétés)

Elle est ainsi nommée car elle est répétée dans chaque rak‘a. On a aussi dit qu’elle porte ce nom car elle fut réservée à cette communauté et n’a été révélée à aucun autre peuple avant, comme un trésor pour elle.


Ces six premiers noms mettent en lumière l’aspect fondamental de la sourate Al-Fâtiha dans la foi et l’adoration. Toutefois, son importance ne s’arrête pas là : les six noms suivants ajoutent une dimension plus profonde encore, en révélant son rôle de guérison, de protection et de guidance spirituelle.


(7e) : al-Qur’ân al-Azîm (le Grand Coran)

Elle est appelée ainsi car elle contient toutes les sciences du Coran :

La louange d’Allâh avec Ses attributs de perfection et de majesté,

L’ordre d’adorer Allâh avec sincérité,

La reconnaissance de notre incapacité à accomplir quoi que ce soit sans Son aide, La supplication pour obtenir la guidée vers le droit chemin, 

La protection contre le sort des déviants Et l’avertissement sur le destin des mécréants.

(8e) : ash-Shifâ'ou (la guérison) 

Ad-Dârimî rapporte d’après Abû Sa‘îd al-Khudrî que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« La Fâtihat du Livre est une guérison contre tout poison».

(9e) : ar-Ruqya (exorcisme)

Ceci est confirmé par le hadith authentique d’Abû Sa‘îd al-Khudrî : un homme avait récité la Fâtiha comme ruqya sur le chef d’une tribu malade et celui-ci fut guéri. Le Prophète ﷺ lui demanda : « Comment as-tu su que c’était une ruqya ? » L’homme répondit : « Ô Messager d’Allâh, c’est quelque chose qu’Allâh a mis dans mon cœur. » (Le hadith complet est rapporté par les imams et sera mentionné plus loin).

(10e) : « Al-Asâs » le fondement

Un homme se plaignit à Al-Sha‘bî d’une douleur au flanc, alors il lui dit : « Tiens-toi au fondement du Coran : la Fâtiha du Livre. »

J’ai entendu Ibn Abbâs dire : « Toute chose a un fondement :

Le fondement de ce bas-monde est La Mecque car c’est de là qu’il fut étendu.

Le fondement des cieux est ‘Arîbâ, le septième ciel.

Le fondement de la terre est ‘Ajîbâ, la septième terre la plus basse.

Le fondement des jardins (du Paradis) est le Jardin d’Adn, centre des jardins, sur lequel ils ont été établis.

Le fondement du Feu est la Géhenne (Jahannam), le septième et plus bas degré, sur lequel les degrés de l’Enfer furent établis.

Le fondement de la création est Adam.

Le fondement des prophètes est Noé.

Le fondement des fils d’Israël est Jacob.

Le fondement des Livres est le Coran.

Le fondement du Coran est la Fâtiha.

Et le fondement de la Fâtiha est “Bismillâh ar-Rahmân ar-Rahîm”.

Ainsi, si tu es malade ou souffrant, tiens-toi à la Fâtiha et tu seras guéri. »

(11e) : « Al-Wâfiyah » l'exhaustive ou l'intégrale

Sufyân ibn Ouyaynah dit : « Parce qu’elle ne peut être coupée en deux ni résumée. Si l’on lisait la moitié d’une autre sourate dans une rak‘a et l’autre moitié dans une autre, cela serait valide. Mais si l’on coupait la Fâtiha en deux pour deux rakaats, cela ne serait pas valide. »

(12) : « Al-Kâfiyah » la suffisante

Yahyâ ibn Abî Kathîr dit : « Parce qu’elle dispense de tout autre texte mais aucun autre texte ne dispense d’elle. »

Cela est soutenu par ce que rapporta Muhammad ibn Khallâd al-Iskandarânî : le Prophète ﷺ a dit :

« Oummoul-Qur’ân (la Mère du Coran) tient lieu de toute autre sourate mais aucune autre ne tient lieu d’elle. »


Dimension spirituelle et thérapeutique de la sourate Al-Fâtiha 

Le Prophète ﷺ a confirmé que toute la sourate est une ruqyah. Quand un compagnon récita Al-Fâtiha sur un malade et qu’il fut guéri, le Prophète ﷺ lui dit : « Comment as-tu su qu’elle est une ruqyah ? » Cela prouve qu’elle est un remède complet car elle contient louange, foi, invocation et demande de guidée.

Remarque : 

Al-Muhallab a dit : « L’endroit de la ruqyah (incantation) en elle est : “C’est Toi que nous adorons et c’est Toi dont nous implorons l’aide”. »

D’autres ont dit : « C’est toute la sourate qui est ruqyah », en se basant sur la parole du Prophète ﷺ à un homme qui lui raconta l’avoir utilisée : « Et comment as-tu su qu’elle est une ruqyah ? »

Il ne dit pas : « Qu’il y a en elle une ruqyah », ce qui montre que toute la sourate est une ruqyah, car elle est l’ouverture du Livre, son commencement et elle contient en résumé toutes les sciences du Coran, comme cela a été mentionné. 

Allah est plus savant.

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