L'HOMME EST-IL UN ÊTRE SOCIABLE ?

 

Philosophie

THÈSE EN GUISE DE DÉVELOPPEMENT DE VOTRE ARGUMENTATION
  

Sujet 1:   L'homme est-il un être sociable?

La société est le cadre par excellence de survie des êtres humains, ceci étant l'homme ne peut s'y soustraire du moment qu'il ne peut subsister en étant seul.

En effet, l'apport de l'autre garantit une vie sociale car l'homme ne naît seul, ni ne grandit et arrive à brandir des deux mains un sac à dos seul; il est le fruit des entrailles de deux autres êtres humains qui le nourrit, le chérit , le dorlote jusqu'à ce qu'il arrive à ouvrir les yeux, à faire les quatres pattes, à marcher.

Il va bénéficier dans leur main d'un ensemble de savoir-faire et de savoir-être susceptible de le guider dans la société. A travers cet accompagnement, il va réussir à distinguer le bien du mal, le vrai d'avec le faux; mieux encore il recevra une éducation, un ensemble de règles de bonnes conduites. De l'enfance jusqu'à notre mort, nos semblables demeurent un soutien indéfectible. N'est-ce pas ce qui a poussé Seydou Badian dans son œuvre intitulée sous l'orage à dire que :< l'homme n'est rien sans les hommes, il vient dans leur main et s'en va dans leur main >. Laissant ainsi transparaître que l'existence de l'homme ne peut se réduire qu'à sa seule personne.

LA DIVISION DES TÂCHES

Ensuite, la division des tâches constitue un point essentiel dans les rapports intersubjectifs dans la mesure où autrui devient mon sauveur en cas de maladie, d'affaiblissement. En effet, la présence de l'autre moi qui n'est pas moi me garantit survie car à moi seul je ne pourrais être médecin, ni professeur, ni ferronnier, ni architecte, ni agriculteur et non plus enseignant; vivre seul devient alors un leurre.

Grâce à l'organisation sociale du travail ou la division des tâches l'homme va bénéficier de tout un corps de métiers nécessaires comme médecins, professeurs pour son épanouissement.

L'aide mutuelle accroît notre capacité, cela rend la vie en société commode, en cas de malaises nous bénéficions de tout un corps de médecins susceptibles de nous guérir du mal. Cela fut illustré jadis par David Hume dans Traité de la nature humaine, 1740 que :< L'union des forces accroît notre pouvoir, la division des tâches accroît notre capacité, l'aide mutuelle fait que nous sommes moins exposés au sort et aux accidents. C'est ce supplément de forces, de capacité et de sécurité qui fait l'avantage de la société>.

AUTRUI ET MOI

De plus, mon alter ego va encore plus loin, dans son ingéniosité et sa générosité en instaurant un ensemble de loi, de règles susceptibles de régir nos faits et gestes et mettre fin à nos querelles. En effet, il va jusqu'à mettre en place des codes pénaux pour garantir nos droits, mieux encore il va mettre sur pied une institution pour garantir notre cohabitation. Ainsi, l'Etat avec ses instances que sont la justice, la police) vont mener à bien cette tâche de sorte à protéger mes biens et mes propriétés, à révoquer mes droits à celui qui tente de les obstruer et à me rappeler mes devoirs envers mes semblables. C'est en ce sens que nous comprenons cette mention honorifique de Roger Garaudy qui affirme que: <L'enfer, c'est l'absence des autres >.

2ème partie: ANTITHÈSE

La vie en société devait être régie par une loi bonne, un Etat juste et fondée sur des relations inter-subjectifs de qualité. Hélas , nous constatons qu'autrui avec qui je suis censé collaborer de la plus belle des manières se transforme en un ennemi juré.

En effet, la présence de l'autre aliène mes possibilités car je suis désormais tenu de le considérer , de renoncer à certains désirs ou mieux les adapter aux autres, aux principes qui régissent notre cohabitation. Aspirant à la liberté absolue, je me trouve face à des exigences qui limitent l'expression de ma liberté. Mon semblable avec qui je suis censé m'épanouir devient gênant pour moi. Sa présence est gênante parce que mon alter ego m'incline à faire sa volonté et à renoncer à mon être . Son regard m'indispose, il me chosifie et m'objective .

Je suis photographié et figé. C'est ce qui a sans doute poussé JEAN PAUL SARTRE à dire dans son œuvre intitulée L'ÊTRE ET LE NÉANT que: << Ma chute originelle , c'est l'existence de l'autre, je saisi le regard de l'autre comme solidification et aliénation de mes possibilités .>>

L'AUTRE MOI QUI N'EST PAS MOI 

Ainsi autrui me réduit à porter un masque, à être un personnage plutôt qu'une personne puis-ce que je suis dépendant de ses jugements. Je suis donc à sa merci car par son regard aliénant, il conditionne mes réactions, mes choix, mes projets.

Ma liberté se trouve donc limitée par mon prochain.

Nos rapports débouchent ainsi sur la violence, les rivalités et les conflits. En lieu et place d'une parfaite harmonie, ce dernier devient pour moi un loup, une menace, un danger permanent. Toujours en embuscade pour me dépouiller , m'agresser, me violenter en raison des intérêts en jeux que nous nous disputons (un poste, un terrain, la présidence , des ressources minières et pétrolières , l'héritage …)

Il va ainsi jusqu’à vouloir ma mort pour, à lui seul avoir une entière possession de nos intérêts . 

Autrui devient alors source d'insécurité pour moi car son vœu le plus cher est au fait de se servir des autres sans dédommagement . La concurrence et la rivalité débouche ainsi sur une catastrophe. A ce propos FREUD (1856-1939) affirmait que: << L'homme prend plaisir à instrumentaliser, agresser, exploiter sans scrupule son semblable>> MALAISE DANS LA CIVILISATION. 

L'ETAT ET SES INSTITUTIONS POLITIQUES

Ensuite, les institutions politiques qui étaient censées régir notre cohabitation sont devenus des structures contraignantes. En effet, l'Etat qui devait par son pouvoir légitime réguler le vécu des hommes va prendre la violence comme moyen nécessaire de maintenir l'ordre public. En faisant de la violence un instrument privilégié dans la gestion des affaires publiques, la liberté des hommes ne peut qu'être accidentée et menacée. Ce recours permanent à la violence va entraîner une rupture entre l'Etat et son peuple. Dans cet ordre idée la liberté humaine devient alors imaginaire puis-ce-que désormais l'Etat incarne le mal absolu, un instrument totalitaire.

En outre, si l'Etat existait que pour maintenir l'intérêt des uns et des autres, on pourrait accepter ses restrictions qu'il nous impose. Hélas, cette création des hommes s'est détournée de sa fonction première. Sa présence se justifie désormais pour deux raisons : préserver et maintenir les intérêts d'une minorité d'une part et d'autre part exploiter d'avantage la majorité. Autrement dit, les lois et les institutions qui régissent la société ne sont non seulement pas la volonté de tous mais celle des bourgeois, des riches. Une caricature d'ordre derrière lequel se masque la domination des privilégiés. NIETZSCHE (1844-1900) affirmait à ce propos que :<< L'Etat c'est le plus froid de tous les monstres froids; il ment froidement; ce mensonge glisse de sa bouche: Moi l'Etat je suis le peuple.>> cf: AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA

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